Trouvez la version anglaise ici
Pour en savoir plus sur le riche potentiel energétique de la RDC, consultez le rapport spécial de la série Africa Energy: RDC 2020 – le principal outil pour les investisseurs pour suivre les évolutions actuelles et futures du secteur énergétique national. Téléchargez le rapport et les autres rapports spéciaux d’AES ici.
Alors que la République démocratique du Congo (RDC) se lance dans un programme ambitieux d’électrification pour fournir de l’électricité à ses industries et à sa population, la diversification de son bouquet énergétique et le développement de son potentiel gazier seront essentiels pour garantir un approvisionnement énergétique fiable et abordable. Alors que l’hydroélectricité représente le plus grand potential prouvé de production d’électricité dans le pays, l’énergie solaire, éolienne et surtout le gaz naturel devraient devenir une priorité pour garantir un bouquet énergétique diversifié qui profite principalement aux ménages et aux industries Congolais.
Entourée de grands producteurs Africains de pétrole et de gaz tels que la République du Congo et l’Angola, la RDC est restée jusqu’à présent relativement absente de la ligue des producteurs Africains d’hydrocarbures. En 2019, seule la compagnie indépendante franco- britannique Perenco a produit du pétrole de la RDC, à hauteur d’ un taux moyen de 25 000 bepj à partir de 11 champs à terre. Cela ne représente que 8% de la production du Congo Brazzaville, et 1,5% de la production quotidienne d’hydrocarbures de l’Angola. La différence, c’est que l’administration du president Félix Antoine Tshisekedi a fait du rattrapage de ses voisins et du développement du gaz à usage domestique l’une de ses priorités.
Dans une autre décision soutenant le développement de l’industrie des hydrocarbures de la RDC en août 2020, le président Félix Antoine Tshisekedi a demandé à son minister des hydrocarbures, des ressources hydrauliques et de l’énergie et à son ministre des finances d’accélérer les procédures juridiques et les permis relatifs à la valorisation du gaz naturel produit à terre par Perenco. La décision a été prise lors d’un conseil des ministres à Kinshasa, et devrait aboutir à la monétisation du gaz naturel par la production d’électricité. Un tel approvisionnement supplémentaire aiderait notamment à combler le déficit énergétique de la RDC et à fournir un approvisionnement stable en électricité à son industrie minière en plein essor.
La Chambre africaine de l’énergie est très encouragée par la décision du gouvernement et continue de croire que le gaz naturel disponible localement offre l’occasion idéale de renforcer la capacité de production d’énergie à court terme et d’assurer un approvisionnement en énergie stable et moins cher pour les décennies à venir.
Alors que l’administration du president Félix Antoine Tshisekedi fait de la sécurité énergétique et des investissements sa priorité absolue, le gaz naturel est ce qui peut apporter les gains les plus rapides au pays. Alors que les autorités cherchent à faire démarrer de grands projets hydroélectriques, la diversification du panier énergétique du pays est ce qui créera le plus d’emplois et stimulera la croissance industrielle.
Une entreprise massive comme Inga III sera sans aucun doute développée avec très peu de contenu local, et l’énergie produite sera réservée aux exportations ou aux grandes sociétés minières étrangères.
D’autre part, les installations de conversion du gaz en électricité alimentées par le gaz domestique devraient générer une valeur locale beaucoup plus importante, surtout à court et moyen terme.
La monétisation du gaz africain est connue pour être le plus grand générateur de valeur tout au long de la chaîne énergétique dans la plupart des pays du continent. Depuis les développements en amont jusqu’à la transformation du gaz et sa transformation en électricité, ou en engrais et en produits pétrochimiques, le développement du gaz africain crée des emplois et génère de la valeur économique. Plus important encore, il constitue le fondement de la croissance industrielle dans tous les secteurs, qu’il s’agisse du ciment, de l’exploitation minière, de la fabrication ou des transports. Du Cameroun à la Tanzanie, le développement du gaz naturel a non seulement fourni la base d’une alimentation électrique fiable, mais il fournit désormais de l’énergie aux industries et aux voitures qui fonctionnent toutes à partir de ressources africaines.
C’est le genre d’opportunité qui se présente à la RDC, et il semble qu’elle soit prête à la saisir. Il y a de fortes raisons d’être optimiste quant à l’avenir du pétrole et du gaz en RDC, étant donné le soutien politique actuel à l’industrie. Si des politiques axées sur le marché sont nécessaires pour garantir les investissements dans la monétisation du gaz, un environnement favorable restera essentiel pour libérer le potential massif de la RDC. Compte tenu des conditions actuelles du marché, le pays est confronté au défi d’attirer des fonds d’exploration pour évaluer davantage son potentiel gazier et explorer ses bassins. Seule une volonté politique forte, associée à des réformes audacieuses, permettra de relever ce défi à une échelle suffisamment grande pour susciter un changement significatif.
Avec un potentiel hydroélectrique de 100 gigawatts, la RDC reste une frontière très attrayante pour les investisseurs dans le secteur de l’énergie. Toutefois, le développement de grandes centrales hydroélectriques ne doit pas se faire au détriment de projets de production plus petits et de grande valeur basés sur le gaz naturel. Sous la direction de la nouvelle administration, les investisseurs et les acteurs locaux se voient offrir des opportunités uniques de participer et de soutenir les plans de croissance ambitieux du pays et de lutter contre la pauvreté énergétique. C’est une chance pour toutes les parties prenantes de se rallier à un programme visionnaire qui peut transformer la vie de millions de citoyens congolais.