Magik Energy Lab est le premier incubateur de développement durable dédié au secteur de l’énergie en Afrique de l’Ouest. Samba Cor Bathily, PDG de Magik Energy Lab, a parlé à African Energy Series: Sénégal 2020 de la mission de l’entreprise à faciliter les échanges entre les acteurs de l’industrie, de soutenir les entrepreneurs et d’accélérer l’innovation.
Pourriez-vous présenter le Magik Energy Lab en quelques mots, son historique, ainsi que ses projets phares?
Magik Energy Lab est le 1er incubateur de développement durable dédié au secteur de l’Énergie en Afrique de l’Ouest. Notre mission est de faciliter l’échange entre les acteurs de l’industrie, soutenir les entrepreneurs et accélérer l’innovation.
Plus qu’une incubation classique, nous voulons offrir aux start-ups Sénégalaises, une immersion au cœur des activités industrielles du Pétrole, Gaz, Énergies Renouvelables et leur donner l’occasion de co-créer des solutions avec ces derniers.
Nous avons démarré l’aventure au début de l’année 2019 avec des partenaires stratégiques comme Pôle Avenia, SupDeCo, l’ADEPME,etc. et avons lancé les activités de l’incubateur.
En Septembre 2019, nous étions partenaires de l’événement D’EDF Pulse Africa Tour (étape Sénégal), en tant que jury nous avons remis le prix «coup de pouce» à la startup “LUMOS Project” et animé un panel sur l’innovation technologique pour l’accès à l’électricité.
Pour 2020, le plan est de s’étendre encore plus dans la région et sous-région, en déployant un programme spécifique via les incubateurs universitaires, mais également en renforçant nos actions d’accompagnement de projets communautaires.
Dans l’initiative d’accompagner l’introduction des technologies digitales innovantes sur toute la chaîne de valeur (opérateur augmenté, valorisation des données des installations industrielles, environnement de travail collaboratif etc.), notre second objectif est de mettre en place notre Magik Makers Lab, qui permettra de collaborer, créer, tester des solutions en manipulant des technologies avancées. Comme un laboratoire de l’entrepreneur qui donnera accès à du code et du matériel permettant à nos startuppers de repenser le monde!
Quelles sont les ambitions du Magik Energy Lab dans le secteur de l’énergie sénégalais à moyen et long terme?
Nos objectifs sont de développer le tissu industriel en soutenant la création de contenu local, créer des opportunités pour les jeunes et le secteur privé, booster l’intérêt et la participation des femmes dans l’industrie, connecter les parties prenantes de l’industrie pour créer un écosystème dynamique du secteur de l’Énergie.
Malgré des lois souvent ambitieuses, le taux moyen de contenu local en Afrique, dépasse rarement les 20%. Ayant pour objectif d’avoir 50% de contenu local d’ici 2030, notre mission est donc de nous assurer que les Sénégalais arrivent à capter toutes les opportunités de la chaîne de valeur pétrolière. Aborder le contenu local ce n’est pas qu’apporter de l’innovation technologique, de nouveaux modèles socio-économiques et modèles d’affaires sont nécessaires.
La première phase a permis de recruter trois entreprises opérant dans le secteur de l’énergie et des énergies renouvelables : VELS de Vélingara, SAMABIO Energy de Dakar, SANOSI de Touba.
Nous lançons un concept novateur qui est le MAGIK Hackathon, dans le but de recruter des startups “Pétrole&Gaz”. Les entreprises sélectionnées réaliseront un reverse pitch des entreprises pour qu’elles exposent leurs problématiques afin que les entrepreneurs, développeurs, startuppers puissent y répondre et monter des projets qui seront ensuite incubés.
Quel est le potentiel des énergies renouvelables aujourd’hui au Sénégal? Ces investissements sont-ils compatibles avec le développement du secteur pétrogaziers?
Le mix énergétique est au cœur du Plan Sénégal Émergent (PSE) élaboré par le gouvernement qui vise à atteindre l’accès universel à l’électricité et à combattre le réchauffement climatique.
Avec un potentiel solaire exceptionnel, un potentiel éolien important et un gisement de biomasse non négligeable, le Sénégal pourrait facilement atteindre l’autosuffisance énergétique et même être exportateur en énergie.
Avec toutes les fluctuations des prix baril et les enjeux politiques liées au pétrole et au gaz, le développement des énergies renouvelables devrait permettre de réduire la dépendance des énergies fossiles.
Comment évaluez-vous le niveau d’attractivité du secteur de l’énergie sénégalais pour des investisseurs étrangers, institutionnels ou privés?
Hormis les récentes découvertes de pétrole et de gaz, le Sénégal avec son ensoleillement et plus de 500 km de côte dispose d’un potentiel d’énergie propre appréciable. Grace au fonctionnement à plein régime de Taïba Ndiaye, l’éolien représentera la moitié de l’énergie renouvelable disponible au Sénégal, à côté du solaire.
D’un point de vue structurel, le pays reste une référence en terme de démocratie et de libre entreprise. Les fortes institutions et la stabilité macro-économique offrent des conditions idéales pour les investisseurs étrangers et privés.