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Le secteur minier est une composante essentielle de l’économie mauritanienne et est l’un des principaux producteurs de minerai de fer, ainsi que de cuivre, d’or et d’argent. L’Initiative relative à la transparence des industries extractives (ITIE) note que l’exploitation minière contribue à 59 % des exportations, à 9,6 % du PIB et à 10,4 % des recettes de l’État mauritanien. La Mauritanie est en effet l’un des tout premiers pays d’Afrique francophone à avoir mis en œuvre l’ITIE. Après dix ans de mise en œuvre, l’ITIE de la Mauritanie s’est imposée comme l’un des principaux instruments du pays pour soutenir les réformes en matière de transparence fiscale et de gouvernance des industries extractives.
Malgré les défis auxquels l’économie du pays a été confrontée en raison de la pandémie de COVID-19, qui a eu de graves répercussions sur les industries non extractives telles que le transport, le commerce et le secteur de la pêche, la production du secteur minier a en fait augmenté de 2,2 % au cours du premier semestre 2021, grâce à la forte demande mondiale de minerai de fer et d’or, ainsi qu’à la poursuite des investissements dans les capacités extractives.
Diversification et création de valeur locale
Une grande partie de l’activité minière a été principalement axée sur l’extraction du fer et d’autres minerais métalliques tels que l’or. Cette situation a rendu l’économie du pays vulnérable aux fortes fluctuations des prix mondiaux des matières premières minérales. Un défi tout aussi pressant est que, trop souvent, une grande partie de la production minérale de la Mauritanie est exportée directement à l’étranger et n’est pas transformée dans le pays, ce qui ne favorise pas une plus grande valeur ajoutée locale et, globalement, ne contribue pas aux objectifs de développement économique à long terme et de réduction de la pauvreté de la Mauritanie.
Pour résoudre ces problèmes, le gouvernement mauritanien et ses partenaires internationaux de développement, comme le ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement, s’efforcent de promouvoir une plus grande diversification du secteur minier et l’établissement de chaînes de valeur en Mauritanie. Pour ce faire, on met davantage l’accent sur les produits non métalliques tels que le calcaire ou divers types d’argile pour les matériaux de construction, les phosphates et les minéraux industriels.
L’un des principaux acteurs du secteur minier mauritanien est la Société nationale industrielle et minière (SNIM). La SNIM est aujourd’hui le deuxième producteur africain de minerai de fer et un contributeur important à l’économie mauritanienne. La majeure partie du minerai de fer produit par la SNIM est acheminée vers le port de Nouadhibou, ce qui permet à la société de transporter son minerai de fer. Cependant, l’un des défis est que la profondeur actuellement disponible dans le chenal d’accès limite la taille des navires qui peuvent ancrer dans le terminal minéralier. Les navires qui peuvent accoster au terminal actuel ne représentent que 6 % de la flotte mondiale de vraquiers disponibles, ce qui augmente les coûts en raison de la disponibilité limitée.
Afin de pallier ce problème, le Groupe de la Banque africaine de développement, en partenariat avec la Banque européenne d’investissement (BEI), a conclu un financement de 50 millions de dollars et 50 millions d’euros respectivement, sur 12 ans, avec la SNIM, pour soutenir l’augmentation de la capacité des installations portuaires de la SNIM à Nouadhibou, la capitale économique de la Mauritanie. Le projet comprend l’approfondissement et l’élargissement des chenaux d’accès du terminal minéralier de la SNIM sur 25 km, dans le but d’atteindre les profondeurs requises pour les navires de 230 000 tonnes. En permettant à de plus grands navires d’accoster à Nouadhibou, la SNIM maximisera l’efficacité de sa chaîne de transport tout en réduisant les coûts, devenant ainsi plus rentable, ainsi que plus compétitive sur les marchés internationaux, notamment en termes de compensation des fluctuations potentielles des prix mondiaux du minerai de fer.
Investisseurs internationaux
Outre le champion local, la SNIM, un certain nombre de grandes sociétés minières internationales ont des activités importantes en Mauritanie. L’une de ces sociétés est First Quantum Minerals Ltd, une société minière et métallurgique en pleine croissance, qui est engagée dans l’exploration, le développement et l’exploitation minière en Afrique. Les actions de Quantum sont cotées à la Bourse de Toronto au Canada, à la Bourse de Londres au Royaume-Uni, et la société est membre de l’indice S&P/TSX 60. En Mauritanie, First Quantum exploite la mine de cuivre-or de Guelb Moghrein. Le gisement de Guelb Moghrein est situé à 250 kilomètres au nord-est de la capitale, Nouakchott, près de la ville d’Akjoujt. First Quantum produit des cathodes de cuivre de qualité A au LME, du cuivre en concentré et de l’or à partir de ce projet.
Un autre acteur international clé de l’industrie minière mauritanienne est le géant minier canadien Kinross qui possède un gisement d’or de renommée mondiale – la mine d’or de Tasiast – l’un des plus grands d’Afrique, qui est situé à 300 km au nord de la capitale. En 2019, Kinross a annoncé son engagement pour une levée de fonds de 300 millions de dollars et a noté que c’était la preuve de la volonté de la société de rester en Mauritanie à long terme. La mine de Tasiat a nécessité la construction d’infrastructures très lourdes et l’édification d’une cité minière en plein désert. Les premières années ont donc été consacrées au terrassement et à la préparation de l’exploitation. Mais aujourd’hui, la mine de Tasiat dispose de l’un des plus grands concentrateurs d’or d’Afrique et d’un concasseur de grande capacité. L’entreprise estime qu’un objectif de production de 20 000 tonnes est à portée de main.
En réponse à la demande croissante en énergie renouvelable et à l’intérêt des parties prenantes d’investir, de développer et de réussir dans le contexte africain, Energy Capital & Power organisera la Conférence MSGBC Oil, Gas & Power 2021 qui se déroulera du 2 au 3 décembre 2021. Axée sur le renforcement des partenariats régionaux, la stimulation des investissements et le développement dans les secteurs du pétrole, du gaz et de l’électricité, la Conférence réunira acteurs privés et investisseurs internationaux, désireux de s’informer et se positionner quant aux opportunités énergétiques en Afrique.
Pour en savoir plus sur la Conférence, rendez-vous sur: