La Côte d’Ivoire prévoit d’atteindre l’accès universel à l’énergie d’ici 2025, avec une demande prévue de plus de 1 000 MW pour atteindre 2 430 MW la même année.
En 2021, la Côte d’Ivoire disposait d’une capacité installée de 2 269 MW, dont environ 61% (1 390 MW) provenaient de la production thermique et les 39% restants (879 MW) provenaient de barrages hydroélectriques.
L’accès à l’électricité est généralisé, avec un taux national global de 64%, l’un des plus élevés de la sous-région, et la capacité opérationnelle moyenne de l’infrastructure énergétique installée atteint 87%. Cela dépasse la demande maximale d’environ 11%. Non seulement le pays a la capacité de répondre à ses besoins en électricité domestique, mais il exporte également l’excédent d’énergie vers huit autres pays africains : le Ghana, le Togo, le Bénin, le Burkina Faso, le Mali, la Sierra Leone, la Guinée-Conakry et le Libéria. Le secret derrière le taux impressionnant d’électrification en Côte d’Ivoire réside dans trois politiques clés qui ont été mises en œuvre : les modèles de PPP, la génération de gaz-électricité et l’investissement dans les énergies renouvelables
Partenariats Public-Privé
Depuis le début des années 1990, l’État ivoirien a commencé à privilégier la participation du secteur privé, et dans le secteur de l’électricité, cette décision s’est traduite par plusieurs réformes, avec un accent mis sur l’utilisation des modèles de partenariat public-privé (PPP). Actuellement, il existe deux producteurs indépendants d’électricité, CIPREL et AZITO, liés par des contrats de type “take or pay” avec le gouvernement. CIPREL exploite une centrale au gaz d’une capacité de 333 MW selon un modèle de Construction, Exploitation et Transfert, tandis qu’AZITO exploite une centrale au gaz d’une capacité de 390 MW selon un modèle de Construction, Propriété, Exploitation et Transfert.
Aujourd’hui, les opérateurs privés en Côte d’Ivoire sont responsables de 70% de la production d’énergie et de 100% de sa distribution. Le réseau devrait couvrir 99% de la population d’ici 2035, les modèles de PPP jouant un rôle majeur dans l’expansion de l’électrification et de la connexion au réseau.
Production d’énergie à partir du gaz
La Côte d’Ivoire s’engage à maximiser l’utilisation du gaz naturel pour la production d’électricité, reconnaissant les opportunités que cette ressource offre pour une alimentation électrique durable. Actuellement, le pays tire 75% de son électricité de l’énergie thermique, le reste étant fourni par des barrages hydroélectriques. D’ici 2030, le pays espère utiliser le gaz pour 32% de son mix énergétique, et plusieurs projets sont déjà en cours à travers le pays.
La centrale électrique AZITO, construite en 1999 et fournissant un tiers de l’énergie du pays, utilise du gaz naturel produit au large des côtes ivoiriennes. En 23 ans, la capacité du projet a presque quintuplé. Après avoir investi dans de nouvelles turbines à vapeur en 2013, la Côte d’Ivoire est devenue le premier pays africain à utiliser le système à cycle combiné. Cette technique plus respectueuse de l’environnement permet de produire plus d’électricité à moindre coût en recyclant les émissions de gaz d’échappement. Avec de nouvelles découvertes en mer, les opportunités d’expansion de la production d’électricité à partir du gaz sont prometteuses.
Transition vers les énergies vertes
Le gouvernement ivoirien travaille également au développement et à la diversification de ses sources de production d’énergie, dans le but d’obtenir 42% de son électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2030. À ce jour, la Côte d’Ivoire a conclu des accords pour développer deux projets solaires avec les entreprises émiratis Masdar et Amea Power, d’une capacité respective de 70 MW et 87 MW.
Parmi les autres projets prévus figure un contrat de concession signé en décembre 2019 par la société française EDF avec le gouvernement ivoirien via BIOVEA Energie, une coentreprise avec les partenaires Meridiam et Biokala. Le contrat prévoit la conception, le financement, la construction et l’exploitation d’une centrale biomasse d’une capacité de 46 MW, la plus grande d’Afrique de l’Ouest, alimentée par des déchets agricoles. La centrale fonctionnera avec des feuilles de palmier provenant de cultures locales, avec 70 % des matières premières obtenues auprès de 12 000 agriculteurs des villages.
La conférence et l’exposition MSGBC Oil, Gas & Power 2023, qui se tiendra à Nouakchott du 21 au 22 novembre, comprendra une discussion lors d’une table ronde qui explorera comment l’utilisation du gaz et des énergies renouvelables peut garantir une alimentation énergétique fiable et durable tout en atteignant les objectifs de neutralité carbone en Afrique de l’Ouest. La discussion portera sur l’avenir du gaz naturel en tant que source d’énergie clé, compte tenu de l’accent croissant sur les énergies renouvelables et la décarbonisation, ainsi que sur les nouvelles technologies et la recherche. La Côte d’Ivoire peut être considérée comme un modèle dans ces deux domaines spécifiques.