Le Plan Sénégal Emergent (PSE) définit l’accès et le coût de l’électricité comme domaines
d’investissement majeurs afin de faire du Sénégal une économie émergente d’ici 2030. Bien
que le pays possède l’un des taux d’accès à l’électricité les plus élevés d’Afrique, le coût élevé
de l’électricité entrave la croissance économique compétitivité l’inclusion sociale.
Le PSE énonce trois objectifs concernant l’accès à l’électricité: une disponibilité universelle
de l’énergie en quantité et en qualité suffisantes, les coûts d’électricité parmi les plus bas de
la sous-région (0,09-0,12 $ / kWh) pour soutenir la compétitivité économique et réduire de
moitié les factures d’électricité des ménages.
La production d’électricité au Sénégal est un marché libre depuis 2004 et plusieurs
producteurs d’électricité indépendants – ainsi que la Société nationale d’électricité du
Sénégal (SENELEC) – opèrent au Sénégal, notamment GTI-DAKAR et la compagnie
d’électricité sud-africaine Eskom.
La SENELEC est cependant le seul opérateur en charge de la distribution et du transport de
l’électricité à travers le pays. Suite à la restructuration, aux investissements et à la modernisation des équipements, la SENELEC a largement réduit les coupures d’électricité a
ramené ce chiffre à 24 heures au total en 2018, contre 95 heures en 2011. Chaque année, la
société produit un excédent de 200 mégawatts (MW) – approximativement équivalent aux
besoins en énergie de Mali voisin – qui est stocké pour une utilisation ou des exportations
futures potentielles. Avant 2014, l’entreprise publique enregistrait des pertes et était
soumise à des prêts, ne laissant aucune possibilité de réinvestissement dans les
infrastructures. En 2016, la société a réalisé un bénéfice de 52 millions de dollars.
Ces résultats ont été obtenus grâce au PSE, lancé par le président Macky Sall, dans lequel il
visait à rendre le secteur énergétique du Sénégal indépendant et autosuffisant. Dans le
cadre du PSE, l’une des priorités du plan était de rendre SENELEC financièrement solide et
capable d’investir dans des infrastructures clés pour accroître ses capacités.
Depuis le lancement du plan en 2014, 3,5 milliards de dollars ont été levés grâce à des
partenaires publics et privés. En 2016, le Plan Yeesal SENELEC 2020 a été lancé, visant à faire
de la société un moteur de l’économie en croissance du Sénégal. Dans le cadre de ce plan, la
SENELEC a organisé pour la première fois son premier appel public à l’épargne en janvier
2018, via la Bourse régionale Bourse Régionale des Valeurs Mobilières, dans l’espoir de lever
52 millions de dollars pour financer son plan de développement.
L’offre publique initiale a été un grand succès car elle a mobilisé plus de 66 millions de
dollars, en raison de la stabilité financière de l’entreprise, qui a rassuré les investisseurs
particuliers. L’amélioration de la solidité financière a permis à d’importants investissements
en augmentation de capacité. En 2015, la capacité s’est élevée à 510 MW.
En 2019, la capacité cumulée a atteint 1300 MW dans le pays, dont 200 MW solaires. Le plus
grand parc éolien d’Afrique de l’Ouest a été inauguré en 2020, Taiba N’diaye, qui offrira une
puissance maximale de 159 MW. Ces expansions ont fourni au pays des réserves confortables – environ 200 MW chaque année – et permettent l’exportation vers la Gambie voisine. En outre, grâce à l’augmentation de la puissance disponible, le gouvernement a pu mettre en œuvre une réduction des coûts tant attendue du prix de l’électricité pour l’utilisateur final.
Au Sénégal, seulement 42% des ménages ruraux ont accès à l’électricité. Selon le ministère
du Pétrole et de l’Énergie, l’État développe des projets et des programmes, pour lesquels un
financement a déjà été mobilisé, qui visent à améliorer considérablement le taux de
couverture, en particulier dans les zones rurales. L’un des plus importants d’entre eux est le
Programme de développement communautaire d’urgence (PUDC), dédié au développement
des infrastructures de base dans les zones rurales: routes, eau potable et électricité.
L’accès à l’électricité est un élément majeur du PSE. Actuellement, le pétrole importé
domine le mix énergétique, car près de 90% de l’électricité est produite à partir de
combustibles importés. Cela se traduit par des prix élevés, la pollution et la dépendance à
l’égard d’autres États. En route vers 2030 et les objectifs de développement, le Sénégal
souhaite accroître à la fois la diversité des sources d’énergie et l’efficacité économique.