Image: Energías renovables
Le Sénégal a lancé son Plan Sénégal Emergent (PSE) en 2014, visant à développer son économie et à fournir, entre autres objectifs, un accès universel à l’électricité à ses citoyens. La même année, le SNE (rebaptisé plus tard Sangomar) et les champs pétroliers et gaziers offshore de Grand Tortue Ahmeyim ont mis en lumière le Sénégal, attirant l’attention mondiale sur ses eaux riches en hydrocarbures. Aujourd’hui, le Sénégal s’apprête à devenir un grand producteur de pétrole et de gaz sur le continent Africain.
Champ Sangomar (anciennement SNE)
En 2014, une coentreprise composée de quatre sociétés a annoncé la découverte du champ pétrolifère de Sangomar. Les partenaires Cairn Energy, Far Limited, ConocoPhilips et Petrosen ont annoncé deux découvertes majeures dans les champs offshore FAN et SNE, dans la portion Sangomar Profond des champs Rufisque, Sangomar et Sangomar Profond, au large de Dakar. La découverte SNE – dont les différents puits s’étendent sur une superficie de plus de 400 km2 – a été la découverte de pétrole la plus importante au monde en 2014. Le projet est en cours de développement en plusieurs phases avec une production cible estimée à environ 500 millions de barils et une production quotidienne de 100 000 barils. Les plans initiaux prévoyaient une première production pour 2022, mais COVID-19 a repoussé la projection à 2023.
À l’heure actuelle, la coentreprise est composée de Cairn Energy (40%), Woodside Energy (35%), qui sert également d’opérateur de projet, FAR Ltd (15%) et Petrosen (10%). Le concept de développement comprend la mise en service d’un navire flottant de production, de stockage et de déchargement ainsi que d’une infrastructure sous-marine. La décision d’investissement finale pour Sangomar a été prise par les partenaires opérationnels en janvier 2020.
Deux découvertes supplémentaires ont été annoncées en 2017, dans les puits FAN Sud-1 et SNE Nord, dans le même domaine que les découvertes de 2014. Le domaine a été renommé Sangomar en novembre 2019.
Champ Grand Tortue Ahmeyim
Kosmos Energy a annoncé la découverte d’une grande réserve de gaz dans le champ de Grand Tortue Ahmeyim (GTA) à cheval sur la frontière Sénégalo-Mauritanienne en 2015. Au cours des années suivantes, de nombreux puits ont été forés et de nouvelles découvertes ont été annoncées dans la même zone : Marsouin, Teranga , Tortue-1 et Guembeul, entre autres. En 2019, plusieurs découvertes de gaz ont été faites dans le même domaine, confirmant l’immense potentiel gazier de la région. Le grand major britannique BP a signé son entrée dans le projet en 2017 avec l’acquisition d’une participation de 33% du côté Sénégalais et de 62% du côté Mauritanien. À la suite d’un nouveau rachat d’intérêts du côté Sénégalais de l’actif en 2017, les structures du capital sont similaires de chaque côté de la frontière : BP détient environ 60% des actions, Kosmos Energy en détient environ 30% et les sociétés pétrolières nationales (PETROSEN du Sénégal et la Société Mauritanienne d’hydrocarbures et du patrimoine minier détiennent respectivement 10%.
Les experts des opérateurs estiment les réserves de gaz à environ 15 billions de pieds cubes, les scénarios les plus ambitieux suggérant des réserves potentielles allant jusqu’à 100 billions de pieds cubes. Ces découvertes placent le Sénégal près du sommet de la liste des pays Africains ayant les plus grandes réserves prouvées de pétrole.
Projet GTA
L’objectif initial de BP était d’achever le projet GTA LNG en seulement six ans, avec des premières productions en 2022. Bien que l’année cible reste la même, la pandémie de COVID-19 a retardé le projet de quelques semaines à quelques mois, selon l’issue de la crise. BP Gas Marketing, filiale du groupe BP, a été désignée comme acheteur du gaz produit par le champ. BP a ensuite signé un accord avec Golar LNG pour l’utilisation du pétrolier Gimi LNG pour une durée de 20 ans. Le pétrolier Gimi sera transformé en unité flottante de gaz naturel liquéfié par la société de services offshore basée à Singapour Keppel. Le coût de cette transformation est estimé à environ 1,3 milliard de dollars. Le système de production sous-marin sera dirigé par Baker Hugues, une société GE, tandis que TechnipFMC sera responsable des travaux d’ingénierie.
Les réserves exceptionnelles de pétrole du Sénégal constituent un levier supplémentaire pour le gouvernement de progresser vers l’émergence économique. Grâce à une forte campagne présidentielle et à un cadre économique clair, le pays est prêt à récolter efficacement les fruits de la prochaine production de pétrole et de gaz.