Pourriez-vous nous donner un bref aperçu des atouts stratégiques de la Mauritanie ?
Les avantages stratégiques de la Mauritanie comprennent sa situation géographique à proximité de l’Europe, sa vaste superficie et son littoral étendu sur plus de 600 kilomètres. Ces facteurs, associés au potentiel abondant en énergie renouvelable dans le domaine solaire et éolien, ainsi qu’aux importantes ressources gazières et minières du pays, nous offrent tous les éléments nécessaires pour contribuer activement à la transition énergétique. La vision actuelle de notre ministère vise à faire de la Mauritanie un hub intégré pour les énergies propres et vertes, favorisant notamment l’industrie de l’acier vert. Nous avons pour objectif de développer une industrie verte en tirant parti de l’expertise de la SNIM, notre société minière nationale. Notre ambition est de positionner la Mauritanie comme un leader dans le domaine de l’énergie durable et de promouvoir la croissance d’industries respectueuses de l’environnement.
Quels sont les avantages spécifiques de développer une zone dédiée au secteur de l’énergie et aux industries connexes en Mauritanie ?
Cela nous permet de valoriser nos atouts et de jouer un rôle essentiel dans la transition énergétique. Notre objectif est d’établir la Mauritanie en tant que hub des industries vertes, en mettant l’accent sur des projets prioritaires tels que le gaz et l’énergie, y compris l’hydrogène vert. Le lieu choisi, Nouakchott, sera développé par étapes, en s’appuyant sur les infrastructures existantes et l’expertise acquise au fil des ans. En créant une plateforme de services pour le secteur émergent de l’énergie et du gaz, nous facilitons sa croissance rapide et contribuons à notre vision intégrée, notamment en matière de contenu local. Nos objectifs englobent la production d’énergie propre, l’établissement d’une industrie gazière à faible émission de carbone, la promotion de pratiques minières respectueuses de l’environnement et la mise en œuvre d’initiatives vertes dans tous les secteurs. En tant que pôle de croissance économique, la zone servira de catalyseur pour les investissements directs étrangers et offrira au secteur privé local l’opportunité de s’impliquer davantage dans le développement de services spécialisés liés aux activités gazières et énergétiques, de favoriser la création d’emplois et le transfert de compétences et d’expertise. En tant que moteur de croissance par excellence, la zone dédiée au secteur de l’énergie contribuera à créer un développement économique durable et inclusif en Mauritanie.
Pouvez-vous fournir des informations sur la taille du hub et s’il existe des projets visant à établir des avantages économiques spéciaux ou des avantages au sein de la zone désignée ?
Une superficie de 20 hectares de terre vierge au sud du port de Nouakchott a été identifiée comme site potentiel pour la zone. La taille de la zone est évolutive et pourrait être agrandie si les soumissionnaires potentiels nécessitent plus d’espace.
Nous sommes disposés à développer un cadre spécial pour attirer les investisseurs initiaux et mettre en place un cadre réglementaire incitatif qui encourage les sociétés de services à s’implanter à l’intérieur de la zone dédiée et dans tout le pays. Une collaboration avec le ministère de l’Économie, le port de Nouakchott et un consortium de cabinets de conseil est en cours pour mener l’étude, préparer la documentation et lancer le processus de sélection d’un opérateur chargé de construire et exploiter la zone dédiée. Cette étude, d’une durée d’environ 18 mois, déterminera les schémas de financement et de partenariat les plus attractifs et identifiera les éventuels changements réglementaires nécessaires pour la zone. Notre objectif est de créer une zone attrayante qui offre des avantages pour attirer un large éventail de participants.
Y a-t-il des projets visant à développer le contenu local et maximiser l’implication des entreprises locales ?
La création de la zone dédiée vise à créer des opportunités d’emploi, renforcer la participation du contenu local et transférer des compétences aux entreprises locales. À travers des ateliers et des processus d’engagement avec les parties prenantes, nous impliquons des partenaires locaux et des investisseurs potentiels pour façonner le projet et le mettre en accord avec leurs attentes. Nous promouvons également activement le projet lors de conférences mondiales telles que MSGBC Oil, Gas & Power 2023 pour susciter un intérêt et une participation accrue.
Qu’en est-il des aspects financiers des projets, en particulier en ce qui concerne la production de gaz naturel à faible émission de carbone ? Comment prévoyez-vous parvenir à une production de gaz à faible émission de carbone et attirer des investisseurs dans ce projet ambitieux d’énergie verte qui nécessite des compétences de haut niveau, notamment dans le domaine de l’hydrogène vert ?
Le financement constitue un défi important pour le développement de projets de gaz naturel à faible émission de carbone et d’autres initiatives plus propres en Afrique et en Mauritanie. Cependant, nous sommes convaincus que les ressources gazières peuvent jouer un rôle crucial dans la transition vers des sources d’énergie plus propres. Actuellement, nous travaillons à l’élaboration d’un cadre réglementaire pour l’hydrogène vert afin d’encourager les énergies à faible émission de carbone. D’ici 2030, nous prévoyons d’avoir des projets opérationnels d’hydrogène vert et une augmentation significative de l’utilisation du gaz, tout en réduisant la consommation de fioul lourd. Nous intégrerons également davantage de sources d’énergie renouvelable dans le réseau électrique, avec pour objectif une présence accrue d’énergie propre dans notre mix énergétique global d’ici 2030.
Comment la Mauritanie aidera-t-elle à rénover l’infrastructure existante pour soutenir les développements pétroliers et gaziers ?
La Mauritanie répond aux besoins en matière d’infrastructure pour les développements pétroliers et gaziers dans deux domaines clés. Tout d’abord, les infrastructures communes telles que les ports et les routes devront être mises à jour pour accueillir les projets à venir, notamment dans le domaine de l’hydrogène. Deuxièmement, des infrastructures en amont liées au gaz sont en cours de développement. Des études sont en cours pour la construction d’un pipeline qui pourrait desservir NDiago, Nouakchott et potentiellement Nouadhibou. De plus, une étude est en cours pour une centrale électrique, commençant par 300 mégawatts et pouvant éventuellement atteindre 1 000 MW. Cette centrale électrique soutiendra les projets en production d’ici 2027-2028. Ces efforts d’infrastructure visent à soutenir la croissance du secteur pétrolier et gazier en Mauritanie.