Le Gabon – officiellement membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) – est largement subventionné par les exportations de pétrole. En effet, au début de la décennie, jusqu’à un tiers du produit intérieur brut (PIB) du pays provenait du secteur pétrolier, tandis que les produits pétroliers représentaient 85% des exportations totales.
Le gouvernement, soutenu par le Fonds monétaire international (FMI), a élaboré un plan de relance de l’économie gabonaise en 2019. Le 19 juin, six mois après un sommet extraordinaire tenu à Yaoundé, au Cameroun, par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, Gabon a été le premier pays de la région à signer un accord avec le FMI pour un prêt de 642 millions de dollars visant à financer le plan d’émergence du Gabon, initié en 2012. Les organisations internationales ont par la suite montré leur confiance dans le plan de relance économique du pays, comme la Banque africaine de développement, qui a débloqué 329 millions de dollars en novembre 2016.
Tout en mettant en œuvre des stratégies pour diversifier son économie, le gouvernement vise à réorganiser son secteur pétrolier en se tournant vers l’exploration offshore profonde. En 2017, Shell et Total, deux supermajors mondiaux, ont quitté le pays en vendant leurs actifs à Assala Energy et Perenco, respectivement. De plus, de 2014 à 2019, le Gabon n’a signé aucun contrat d’exploration. Visant à renforcer l’attractivité, Noël Mboumba a été nommé ministre du Pétrole et des Hydrocarbures en juin 2019. L’un de ses premiers objectifs majeurs fut de mettre en place un nouveau code pétrolier, dans l’espoir de ramener des acteurs majeurs dans l’industrie.
Promulgué le 16 juillet 2019, le nouveau code pétrolier comprend quatre mesures clés: l’impôt sur les bénéfices des sociétés pétrolières a été ramené de 35% à 0%, ce qui avait été demandé depuis longtemps par les opérateurs; la part de l’État dans les accords de production et de partage (PSC) est désormais plafonnée à 10%, contre 20% par rapport au code de 2014; la Gabon National Oil Company (GOC), détenue par l’État, a droit à une participation de 15% dans les PSC et, enfin, le nouveau code introduit des accords d’exploitation qui doivent être signés avec la GOC. Ces accords couvriront principalement les opérations sur les champs marginaux et matures.
Le nouveau code a été mis en œuvre après que le Gabon ai lancé un nouveau cycle de licences en 2018, offrant la plupart des blocs libres au large du Gabon. La licence comprend des blocs d’eau peu profonde et profonde au large du Gabon, tirant parti des nouvelles perspectives sur le potentiel d’exploration offertes par l’utilisation de nouvelles données sismiques 3D sur un certain nombre de zones d’exploration différentes. De nouvelles conditions commerciales ont également été annoncées, encourageant de nouveaux investissements dans le secteur pétrolier du Gabon offshore.
En février 2020, le Gabon a annoncé une nouvelle date de clôture pour son 12e cycle d’octroi de licences en eaux peu profondes et profondes, du 10 janvier 2020 au 30 avril 2020. Le cycle était initialement fixé avec une date limite d’avril 2019 et a été prolongé, avec une nouvelle date qui sera annoncée cette année.
Trente-cinq blocs sont proposés; 12 blocs d’eau peu profonde et 23 blocs d’eau profonde. La société de géophysique TGS a été désignée comme partenaire technique officiel à l’appui de la Direction générale des hydrocarbures du Gabon et a acquis 17000 km2 de services à large bande 3D dans des domaines clés, en plus d’offrir une couverture sismique 2D.
Le 2 décembre 2019, Vincent de Paul Massassa a été nommé ministre du Pétrole, du Gaz, des Hydrocarbures et des Mines en remplacement de Noël Mboumba.
Le Gabon dispose de ressources relativement faibles en gaz naturel, soit 26 milliards de mètres cubes. En 2019, l’ancien ministre Mboumba a exprimé l’objectif du pays de développer une chaîne de valeur nationale du gaz visant à nourrir la demande intérieure. A moyen terme, le Gabon espère faire de nouvelles découvertes dans l’offshore profond et augmenter la part du gaz naturel dans son mix énergétique et ses exportations.