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Le gouvernement du Sénégal a mis l’accent sur le positionnement du contenu local et du renforcement des capacités au premier plan pour débloquer la croissance de l’industrie dans le pays. Des offres sont actuellement mises en œuvre par des banques commerciales, telles que la Banque d’Afrique et Orabank, pour cibler le développement des petites et moyennes entreprises dans le secteur énergétique du pays. L’objectif sous-jacent de ces opportunités, qui sont également développées par le secteur privé et les partenaires étrangers, est d’augmenter la demande de services liés au pétrole.
Grâce à la mise en place d’un cadre solide et transparent pour la gestion des ressources et à la conception et à l’application de réglementations sur le contenu local, le Sénégal pourra tirer le meilleur parti de ses ressources naturelles en élaborant des stratégies qui maximisent les avantages de son gaz naturel. Grâce à des investissements continus et diversifiés dans le secteur de l’électricité et de l’énergie, y compris les énergies renouvelables et le gaz naturel, tout en éliminant progressivement l’utilisation du fioul lourd, le secteur de l’électricité du pays peut être renforcé.
Invest in Africa (IIA) est un consortium d’opérateurs majeurs tels que Woodside Energy, BP, Cairn et Kosmos Energy, dont l’objectif est de développer la capacité de contenu local dans toute la chaîne de valeur énergétique. L’organisation réunit des banques et des institutions financières partenaires afin de réduire les risques associés au soutien des entreprises locales. Ces synergies entre le secteur financier privé et le gouvernement sont impératives pour que le marché progresse et atteigne les objectifs communs en matière de contenu local.
La Mauritius Commercial Bank (MCB) a fourni 60 millions de dollars d’investissements pour soutenir les ambitions du Sénégal en matière d’électrification nationale et d’utilisation du gaz. Le mécanisme de financement de projet a permis à Karpowership d’exploiter sa centrale de 235 MW au large de Dakar depuis août 2019, ce qui contribue à environ 15% de l’approvisionnement en électricité du Sénégal. Conformément au Plan Sénégal Émergent du pays, la centrale doit passer de l’utilisation du fioul lourd au gaz, ce qui en ferait la première source de production d’électricité du pays alimentée par le gaz.
Le pays a également adopté l’utilisation de micro-réseaux pour améliorer l’accessibilité. Il s’agit d’un système indépendant de production d’électricité destiné à l’électrification des communautés isolées.
L’année dernière, le Sénégal a inauguré son premier projet d’énergie éolienne à l’échelle du service public, le parc éolien de Taiba N’Diaye, d’une capacité de 158 MW. Il s’agit du plus grand parc solaire d’Afrique de l’Ouest, avec un potentiel de production d’environ 48 millions de kWh d’électricité par an.
Pour atteindre l’accès universel à l’électricité d’ici 2030, le Sénégal doit doubler son taux d’électrification, selon l’ONU. Selon l’IEA Africa Energy Outlook 2019, le taux d’électrification du Sénégal est de 69 %, avec un taux de 92 % dans les zones urbaines et seulement 42 % dans les zones rurales. Pour atteindre l’accès universel à l’électricité, il faudra investir davantage dans des sources de production et des modes de livraison diversifiés, ce qui inclut à la fois les raccordements au réseau et les micro-réseaux indépendants. L’Agence Sénégalaise d’Electrification Rurale a proposé un portefeuille de projets d’électrification rurale pour l’extension du réseau de moyenne tension, les mini-réseaux et les systèmes solaires domestiques.
En 2018, 83% de la capacité énergétique installée du Sénégal provenait de l’énergie thermique, l’énergie solaire fournissant 11% et l’énergie hydraulique 6%. Le Sénégal dispose d’un potentiel d’énergie renouvelable important, notamment à partir de sources solaires en raison des quelque 3 000 heures d’ensoleillement par an du pays.
Le Sénégal dispose de plusieurs projets solaires, en cours de construction ou achevés, et la société publique d’électricité, Senelec, a lancé un appel aux entrepreneurs pour la mise en place de 100 MW supplémentaires de nouveaux projets solaires. L’un de ces projets comprend une installation solaire de 15 MW reliée au réseau dans la ville de Thiès.
Il existe différents produits financiers qui peuvent soutenir le développement de l’énergie propre au Sénégal, tels que les subventions pour la participation à des projets, le financement basé sur les résultats, les prises de participation, les prêts concessionnels, les crédits à court terme pour l’achat de stocks et les fonds de roulement, le financement du commerce auprès des agences de crédit à l’exportation ou des fournisseurs, et les prêts à moyen terme garantis par les actifs d’un seul projet ou portefeuille. Plusieurs objectifs de performance sont en place pour que le Sénégal attire davantage d’investissements, tels que l’atteinte d’un taux de production de 100 000 barils de pétrole par jour d’ici 2022, la production de 200 GWh d’électricité d’origine hydroélectrique et l’accès universel à l’électricité d’ici 2025, avec 95 % des connexions rurales fournies par le réseau national.
Le Sénégal se différencie des autres producteurs d’énergie par la mise en œuvre de capacités locales et de capacités de financement dans le pays, qui sont nécessaires pour la formation et l’engagement des entreprises locales et des individus.
Malgré ces avantages, de nombreuses institutions financières locales doivent encore implémenter une stratégie pour tirer parti du marché croissant des hydrocarbures au Sénégal. L’amélioration de l’accès au financement pour les petites et moyennes entreprises est essentielle pour garantir la participation locale au secteur émergent des hydrocarbures du pays et leur permettre de rivaliser pour les contrats de services offshore.
Malgré une demande accrue en matière de financement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, la participation à grande échelle des institutions financières commerciales nationales a pris du retard, les projets énergétiques s’appuyant largement sur le financement concessionnel du développement. Ainsi, les banques commerciales peuvent considérablement augmenter les prêts en faveur des énergies propres par une approche conventionnelle et innovante. Les organisations d’aide au développement ont la possibilité d’accroître les prêts en faveur de l’énergie par le biais de garanties de portefeuille bancaire et d’autres mesures d’atténuation des risques.
L’approvisionnement en électricité du Sénégal se caractérise par une capacité de production et de stockage insuffisante, des coûts de production élevés, une forte dépendance vis-à-vis des combustibles pétroliers importés et des infrastructures de production, de transmission et de distribution obsolètes. Selon l’Agence internationale de l’énergie, pour libérer son potentiel gazier, étendre les réseaux électriques et accroître l’accès à l’électricité, les investissements énergétiques au Sénégal doivent s’élever à 30 milliards de dollars à l’horizon 2040.