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Pour en savoir plus sur le riche potentiel energétique de la RDC, consultez le rapport spécial de la série Africa Energy: RDC 2020 – le principal outil pour les investisseurs pour suivre les évolutions actuelles et futures du secteur énergétique national. Téléchargez le rapport et les autres rapports spéciaux d’AES ici.
La RDC, riche en ressources, possède un immense potentiel économique. Alors que l’exploitation minière et l’agriculture ont été les seuls moteurs de la génération de revenus et de la création d’emplois, le pays est actuellement à la pointe d’une stratégie de diversification économique qui cherche à améliorer le système financier national par une stabilité économique accrue. Grâce à une série de mesures, telles que la création de banques de développement et l’extension des services financiers aux zones rurales, le gouvernement vise à ouvrir 10 millions de comptes bancaires dans tout le pays d’ici 2024.
Contrairement aux autres pays d’Afrique centrale, la RDC ne fait pas partie de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale et possède sa proper banque centrale : la Banque centrale du Congo (BCC). Selon une étude menée par la BCC en 2017, la RDC doit relever des défis majeurs pour renforcer son système financier, encourager l’investissement privé et individuel, améliorer la gouvernance dans le secteur et accroître l’accès au système financier formel et décentralisé.
Le rapport de la BCC indique que l’économie de la RDC est composée de 17 banques commerciales, d’une seule caisse d’épargne, de trois institutions financières non bancaires, de trois des institutions financières spécialisées, 137 coopératives d’épargne et de crédit, cinq sociétés financières et 23 institutions de microfinance. Cependant, le système financier Congolais souffre d’un manque de qualité des équipes de gestion des fonds, d’informations sur le marché et de gouvernance d’entreprise, ce qui entrave les investissements dans les petites et moyennes entreprises. Cela a entraîné un ralentissement du développement des institutions de financement.
La mise en oeuvre du Plan national de développement stratégique (PNDS), en vigueur de 2019 à 2023, repose sur une capacité renforcée de mobilisation de toutes les ressources financières publiques et privées pour financer les développements soulignés par le plan. En plus des efforts visant à améliorer l’efficacité des dépenses publiques, le gouvernement entend améliorer la collecte des recettes publiques par une mise en oeuvre plus rapide des réformes. Des fonds d’investissement et des fonds de soutien sectoriels seront également créés.
Le gouvernement a mis en place une stratégie globale pour attirer les investissements privés locaux et étrangers, qui repose sur l’amélioration du climat des affaires dans tous les secteurs, notamment l’énergie et les mines. Les investissements seront orientés vers les secteurs économiques critiques ainsi que vers les sites géographiques importants. Des exonerations fiscales, des exemptions de taxes douanières et d’autres incitations fiscales seront mises en place. Le vaste programme d’infrastructures de la RDC nécessitera un nombre croissant de partenariats public-privé et de modèles similaires à promouvoir par les autorités du pays. D’autres mécanismes de financement innovants seront conçus et mis en oeuvre. L’investissement privé individuel sera encouragé dans le secteur immobilier, tandis que le secteur bancaire sera largement développé à travers des sous-secteurs financiers, tels que l’assurance, la mésofinance et la microfinance.
L’exécution du plan, qui devrait coûter au total 47,55 milliards de dollars, soit 9,51 milliards de dollars par an en moyenne, dépendra aussi fortement de l’augmentation des recettes publiques. Le gouvernement a l’intention de maximiser les ressources budgétaires tout en encourageant les investissements privés. En ce sens, l’allocation des ressources sera essentielle, car le gouvernement favorisera les grands projets qui changent la donne et qui ont un impact direct sur la creation d’emplois, la lutte contre la pauvreté et d’autres priorités nationales. Comme un principe directeur, les stratégies viseront à accroître les recettes fiscales non pas en augmentant les taux, mais en élargissant l’assiette fiscale et en renforçant la transparence et la stabilité du système fiscal.
Améliorer le climat des affaires
Le processus d’amélioration du climat des affaires est l’un des objectifs gouvernementaux les plus importants. En effet, pour attire les investissements, créer des emplois et favoriser un développement durable et inclusif, il faut un climat des affaires plus sain et une sécurité juridique et judiciaire accrue.
C’est dans ce cadre que la nouvelle feuille de route des réformes gouvernementales visant à améliorer le climat des affaires a été approuvée. Ce plan va au-delà des réformes relatives à l’indice de facilité de faire des affaires de la Banque mondiale, qui se concentre sur quelques indicateurs spécifiques seulement. Le gouvernement a plutôt cité sept objectifs dans le but d’améliorer les conditions d’exploitation des entreprises locales et d’accroître les investissements étrangers directs:
- Simplifier davantage le processus de création d’entreprises et le rendre transparent.
- Simplifier le processus d’obtention d’un permis de construire, le transfert de propriété et la connectivité à l’électricité moyenne tension.
- Simplifier les procédures, les délais et les coûts liés à la conduite des échanges transfrontaliers et à l’obtention de prêts bancaires.
- Réduire les procédures, les délais et les coûts des litiges commerciaux et clarifier les conditions d’entrée, de séjour et de residence des investisseurs étrangers en RDC.
- Trouver une solution à long terme pour la délivrance des licences, permis et autorisations spécifiques, ainsi que pour le système de recouvrement des droits, taxes et redevances.
- Revoir les réglementations sectorielles pour les rendre souples et modernes, et restructurer le système d’exonération fiscale.
- Promouvoir des secteurs économiquement forts et une culture entrepreneuriale en RDC.
Les autorités ont élaboré un plan de diversification économique ambitieux, qui vise à accroître la croissance économique et à réduire les niveaux de pauvreté tout en améliorant l’accès à l’électricité pour la population. Le PNDS repose sur une forte participation de la communauté des investisseurs locaux et internationaux, ainsi que sur un contrôle strict des dépenses publiques et une augmentation des recettes fiscales.